Professeur des universités, Université de Franche-Comté et Directeur de la MSHE C. N. Ledoux, USR 3124.
responsable de la valorisation, INSHS
La direction de l'Institut des Sciences humaines et sociales (INSHS), souhaitant relancer une politique de valorisation qui réponde aux enjeux sociétaux actuels et aux besoins des unités de recherche en SHS, a décidé de mettre en place un Réseau thématique Pluridisciplinaire "Valorisation en SHS".
Une première réunion, organisée le 25 janvier 2010, a officialisé la création du RTP "Valorisation en SHS".
- La nécessité d'une approche institutionnelle adaptée aux SHS
Au cours de ces dernières années, la valorisation en Sciences humaines et sociales a fait l'objet de nombreuses réflexions qui ont mis en évidence la nécessité de reconsidérer le cadre institutionnel de la valorisation pour les SHS.
"... Contrairement aux sciences dites "dures", ...qui considèrent la valorisation sous l'angle du transfert des résultats de recherche, autrement dit la gestion de la propriété industrielle ..., en SHS, il est indispensable d'adopter une approche plus large... ".[1]
D'un point de vue institutionnel, il apparaît aujourd'hui indispensable de renforcer la visibilité des pratiques de valorisation en SHS, voire de favoriser leur reconnaissance et leur développement.
Seule une approche transversale et impliquant l'ensemble des communautés scientifiques en SHS semble à même de traiter de la question de la valorisation des SHS sous ses multiples dimensions, lesquelles relèvent à la fois d'aspects scientifiques, culturels, managériaux, financiers, juridiques. Il convient aussi de considérer les situations propres à chaque discipline, voire à chaque laboratoire et les nombreuses interactions entre unités de recherche, services SPV des régions, DPI, Direction INSH, MSH, Universités ...
- Paradoxe des SHS : une "valorisation" à la fois omniprésente et manquant de visibilité
Il n'est pas aisé d'appréhender les efforts d'ouverture des SHS face aux besoins de la société, à travers les indicateurs habituellement retenus en termes de brevets, licences d'exploitation ou même contrats, etc. En effet, le champ des disciplines des Sciences humaines et sociales, particulièrement étendu, va généralement de pair avec des pratiques de transfert des activités de recherche très diversifiées et pas toujours identifiées, d'ailleurs, à des activités de transferts ou de valorisation économique. On peut, en particulier, citer : les travaux d'expertise, les diagnostics divers (en archéométrie, par exemple), les interventions dans les médias, les conférences grand public, les outils méthodologiques mis au point dans les laboratoires de recherche, les nombreux sites multimédias, etc.
Ces divers exemples montrent bien que les SHS sont partout présentes dans la société et on observe quotidiennement qu'il n'est pas une question économique, sociale ou politique qui ne soit abordée sans la contribution des sciences humaines et sociales.
Pourtant, les liens des SHS avec la société semblent manquer de visibilité et on ne peut éluder la critique plus ou moins implicite concernant l'utilité sociale et culturelle des SHS, question récurrente, mais rarement examinée de manière concrète.
L'un des objectifs du RTP sera, sans doute, d'accroître la visibilité des transferts entre la recherche en SHS et la société et de réfléchir, également, à la manière de mieux argumenter l'utilité, bien réelle, des SHS pour la société.
[1] Dossier "la valorisation en SHS et les études doctorales" - Lettre du département SHS n° 71 - décembre 2004