Représentations de la valorisation en SHS

Analyse de dossiers ANR

OBJET : Analyse de la rubrique "Stratégie de valorisation des résultats et mode de protection et d'exploitation des résultats" des dossiers de candidatures des projets ANR (Programmes thématiques, Programmes Blancs ou Jeunes Chercheurs), afin de cerner les représentations que se font les chercheurs de la valorisation.

o Prise de contact avec J-M. Roddaz, directeur du département SHS à l'ANR, le 2/07/2010 Il ressort de cet entretien :

- l'intérêt limité de travailler sur les dossiers initiaux ;

- J-M. Roddaz nous encourage à exploiter les rapports scientifiques finaux, dont les premiers retours sont attendus fin 2010 - début 2011. Cela représente 25 rapports qu'il est tout à fait prêt à mettre à notre disposition.

o Le recueil des données :

1- Accès difficile aux dossiers

- Programmes thématiques de l'ANR : accès partiel

- Programmes blancs et jeunes chercheurs : impossibilité d'accès aux dossiers gérés par l'USAR, accès final donné par l'ANR.

2- Exploitation des dossiers ANR disponibles (voir tableau ci-joint).

- Au final, nous avons travaillé sur 32 dossiers, recueillis de manière aléatoire et se répartissant selon les disciplines suivantes :

9 en psychologie, 4 en sciences du langage, 6 en histoire, 6 en archéologie, 1 en sciences des textes, 3 en économie/sociologie, 3 en sociopolitique.

- 92 % de ces projets relèvent de la recherche fondamentale.

- Les données recueillies sont parfois incomplètes ou partielles.

o Analyse : Quelles représentations se font les chercheurs de la valorisation ?

- 5 types de démarche de valorisation ont été considérées :

1- Académique,

2- Partenariats

3- Edition,

4- Portails et sites web

5- Bases de données

6- Autres

- On note un certain flou concernant la représentation que les chercheurs ont de la valorisation :

. Pour l'essentiel, la "valorisation" relève de la recherche académique : publications scientifiques dans revues spécialisées, séminaires, colloques, workshops,...

(23 réponses sur 32)

. La notion de partenariat ne semble pas très pertinente dans le cas présent, puisque pour l'essentiel ce sont les partenariats scientifiques avec d'autres unités de recherche ou universités qui sont mentionnés (6 réponses). 2 réponses signalent un partenariat en dehors de la recherche académique : une collectivité locale pour l'un, une structure associative professionnelle pour l'autre.

. L'édition, en tant que débouché de valorisation, n'est affichée que pour 5 projets : 2 atlas, 1 dictionnaire, 1 ouvrage méthodologique, 1 ouvrage visant un public d'érudits.

. Portails, site web, bases de données : cette activité ou ces produits concernent 10 projets. Dans cette typologie, les bases de données (4) semblent limitées à un usage académique.

. La valorisation sous forme de diffusion à un grand public (6 réponses) concerne essentiellement des conférences (dans le cadre de la Fête de la science, d'expositions dans des musées, milieux éducatifs et professionnels...).

. La catégorie autres (8 réponses) n'est pas sans intérêt : elle apporte un éclairage sur la diversité des pratiques d'ouverture des SHS vers la société. Pour un projet relevant de l'archéologie botanique, il est signalé des dépôts de brevet sur des applications informatiques développées.

o En conclusion :

Le recueil des données filtrées à travers la rubrique "Stratégie de valorisation des résultats et mode de protection et d'exploitation des résultats" ne semble pas apporter d'informations très significatives du point de vue de la "valorisation" hors du contexte académique.

En effet, la majorité des actions citées relève de la recherche académique et il est probable que les chercheurs ne pouvant se référer à une représentation claire de la valorisation en SHS se limitent à la valorisation scientifique de leurs activités de recherche.

Il serait sans doute intéressant, comme l'a proposé J.-M. Roddaz, de poursuivre ce travail d'analyse à partir des rapports finaux des dossiers thématiques, ce qui permettrait de voir si les représentations que se font les chercheurs de la "valorisation", fortement marquées par une culture académique lors du dépôt de leur projet, ont évolué quatre années plus tard, leur projet étant abouti.

Par ailleurs, cette première approche des représentations que se font les chercheurs de la valorisation sera complétée à partir d'autres sources d'informations, que sont, notamment, les dossiers quadriennaux des unités de recherche gérées par l'INSHS, et plus généralement les projets SHS évalués par l'INSHS (PEPS, projets de Labex,...).

Ces différents travaux seront conduits au cours de l'année 2011.

Flora GNENO, NANE PEHUET

Décembre 2010